L’opposition burundaise a dénoncé ce mercredi 18 février, le limogeage par le président, Pierre Nkurunziza, du chef des services secrets, le général Niyombare.
Aucun motif officiel n’avait été donné, la raison probablement était une lettre du général demandant au président de ne pas briguer de troisième mandat.
D’ailleurs officiellement, le président Nkurunziza n’a pas encore déclaré ses intentions pour la présidentielle prévue en juin prochain. Mais il est largement soupçonné par l’opposition et la société civile de vouloir briguer un troisième mandat.
L’opposition estime donc que le limogeage du général Niyombare est anticonstitutionnel, et accuse le président Nkurunziza de restreindre l’espace politique et de chercher à faire taire les médias et la société civile à l’approche des élections.
Elle avait par ailleurs constaté au mois de janvier dernier, que le Cndd-FDD, parti du président Nkurunziza, avait exclu de ses rangs un de ses cadres, l’ex-sénateur Richard Nimbona, qui avait demandé publiquement à Nkurunziza de ne pas se représenter.
Aujourd’hui c’est autour du patron des services secrets, le général Niyombare et deux de ses collaborateurs. Pour cause à ce limogeage, cette lettre envoyée le 16 février dernier, évoquant un risque de plonger le pays dans le chaos si un troisième mandat était briguer.
Pour un proche du général, son limogeage est « un signal fort lancé à tous les opposants au troisième mandat.
Mais selon des observateurs, ce serait surtout un avertissement lancé à tous ceux qui tenteraient de se mettre sur son chemin au sein même du parti Cndd-FDD. En effet, des voix discordantes se font de plus en plus entendre au sein du parti du président.
Le président burundais devra donc batailler ferme s’il veut se présenter pour un troisième mandat face à une opposition interne, une opposition politique, une société civile totalement hostile ainsi qu’une communauté internationale de plus en plus inquiète.