Dans l’affaire Brahim Ghali, le juge d’instruction de l’Audience Nationale à Madrid, Santiago Pedraz, a auditionné ce mardi à Madrid, le premier des trois témoins, présentés, fin juin, par la défense de l’Association sahraouie des droits de l’Homme (ASADEH).
Il s’agit du militant sahraoui Ahmed Tarouzi résident à Laayoune, qui aurait assisté après avoir été kidnappé par les miliciens du Polisario, à des actes de génocide contre des Sahraouis des camps de Tindouf commis sur ordre de Brahim Ghali durant les années 70 et 80, alors que ce dernier dirigeant les services de sécurité du Front à Tindouf.
Ahmed Tarouzi affirme lors de sa déclaration devant le juge de l’Audience Nationale que c’était Ghali qui donnait les ordres aux miliciens du Polisario pour la torture des détenus et des fois, et était parfois «présent aux séances de tortures», rapportent les médias espagnols citant des sources judiciaires à Madrid.
Par ailleurs, l’activiste Ahmed Tarouzi qui affirme avoir été séquestré et torturé par le front Polisario durant 11 ans et avoir partagé la cellule avec Fadel Breika, a identifié devant le juge Santiago Pedraz, «ses tortionnaires, parmi lesquels figuraient Ghali, bien que lui ne torturait pas en personne, mais il donnait les ordres».
Il a également précisé dans son témoignage que l’une des tortures consistait à arracher les ongles et les dents aux prisonniers.
Suite à la déclaration faite ce mardi, par Ahmed Tarouzi, l’avocate de l’ASADEDH, Maria del Rosario Villas, a sollicité du Tribunal Central d’Instruction n°5 de l’Audience Nationale, que Ahmed Tarouzi soit examiné par un expert médico-légal afin d’accréditer la réalité des lésions causées par les tortures dont il a été victime.
Le juge Pedraz devait auditionner ce mardi 27 juillet, un autre témoin sahraoui demandé cette fois par la défense de l’autre plaignant contre Ghali, l’activiste Fadel Breika lui aussi victime présumée d’exactions du Front Polisario à Tindouf, mais le témoin s’est absenté à cause de problèmes d’obtention d’un visa d’entrée en Espagne, précisent les mêmes sources.
Dans cette affaire du tortionnaire Brahim Ghali qui a crée une crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc, l’ASADEHD a demandé le témoignage de trois personnes « kidnappées » pendant des années par le Polisario, étant des témoins en première ligne de « l’extermination » dénoncée dans le procès intenté contre Brahim Ghali, 23 autres agents de sécurité du Polisario et quatre membres des services de renseignement algériens. Affaire à suivre…