Le Soudan a posé un pas vers la ratification du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) suite à l’adoption, par son cabinet ministériel, d’un projet de loi y afférent.
« Pendant la réunion du cabinet, nous avons à l’unanimité adopté un projet de loi pour ratifier le Statut de Rome de la CPI », a annoncé mardi le Premier ministre de transition, Abdallah Hamdok, sur Twitter.
Et d’ajouter, une nouvelle rencontre qui réunira le cabinet ministériel et le Conseil souverain aura lieu afin que la ratification soit approuvée. En effet, la ratification ne pourra être effective que si le Conseil souverain donne aussi son approbation.
« Justice et responsabilité constituent une fondation solide pour le nouveau Soudan que nous nous efforçons de construire », a également souligné le chef du gouvernement.
Si Hamdok est resté silencieux sur les motivations de cette démarche, il est sans nul doute qu’elle a un lien avec l’engagement pris, fin juin, par Khaltoum de favoriser la comparution de l’ex-président Omar el-Béchir et d’autres anciens ministres devant la CPI.
Quelques semaines avant cet engagement, l’ancienne procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait effectué une visite qualifiée d’« historique » au Darfour, une région située à l’ouest du Soudan, qui a connu une guerre ayant fait environ 300.000 morts.
La magistrate avait alors exhorté les autorités de transition soudanaise à remettre les suspects recherchés, soulignant que la CPI tenait à « la justice pour les crimes atroces commis au Darfour ».
El-Béchir qui avait été destitué en 2019 suite à un soulèvement populaire, est recherché par la CPI qui avait émis des mandats d’arrêt à son encontre et contre d’autres figures de son régime, pour « crimes contre l’humanité » et « génocide » au Darfour.
Actuellement, l’ancien dirigeant est détenu à la prison de Kober, à Khartoum, pour avoir été reconnu coupable de corruption en décembre 2019 par la justice soudanaise.