L’Assemblée nationale malienne a approuvé jeudi le projet de loi portant statut de l’opposition, instituant particulièrement le statut du chef de file de l’opposition. Approuvé avec 140 voix pour et 6 voix contre, la nouvelle loi remplace celle de 2000 jugée inadaptée par une partie de la classe politique.
Selon la nouvelle loi, le chef de file de l’opposition est élevé au rang de ministre au plan protocolaire. Il dispose des mêmes avantages et prérogatives que le 1er vice-président de l’assemblée.
Le nouveau texte n’est pas perçu de la même façon par la classe politique. Le président du groupe parlementaire de l’opposition (Vigilance républicaine et démocratique), Mody N’Diaye, ne cache pas sa satisfaction. «La démocratie malienne est en train de gagner en maturité et cela est un bon signe dans le cadre du dialogue entre l’opposition et la majorité », a-t-il déclaré. Il affirme également que désormais «d’une seule voix, on aura de temps en temps les avis de l’opposition qui seront partagés avec la majorité et avec le président de la république».
Au sein de la majorité, les avis sont partagés. Si Pour Mamadou Diarrassouba, la nouvelle loi «est une véritable avancée démocratique», Oumar Mariko, parle, lui, d’un «recul».
Kalilou Ouattara, un autre député de la majorité, craint les retombées négatives de ce texte. Pour lui, «trouver un chef de file pour l’opposition, çà c’est la goutte pour moi qui déborde. Il ne faut pas que ce soit la bombance pour les partis de l’opposition qui vont financièrement nous mettre en difficulté un jour».
Dans la situation actuelle, ce poste de n° 1 de l’opposition revient à l’URD (Union pour la république et la démocratie) qui a le plus grand nombre de députés de l’opposition à l’Assemblée nationale, 17 sur 21 députés. La personne désignée sera confirmée chef de file de l’opposition par un décret présidentiel.