Le chef du gouvernement éthiopien, Abiy Ahmed, a demandé, mardi 10 août, à « tous les Ethiopiens aptes et majeurs » à rejoindre les rangs des forces armées qui combattent les rebelles tigréens, annulant par la même occasion le cessez-le-feu qu’il avait décrété fin juin dernier.
« C’est maintenant le moment pour tous les Ethiopiens aptes et majeurs de rejoindre les forces de défense, les forces spéciales et les milices et de montrer leur patriotisme », a indiqué le bureau du Premier ministre dans un communiqué, ajoutant que les forces de sécurité ont désormais « pour instruction de mettre fin une fois pour toutes à la destruction menée par l’organisation traîtresse et terroriste du TPLF et les machinations étrangères ».
Les combats au Tigré avaient commencé en novembre 2020 lorsque le Premier ministre avait envoyé l’armée fédérale dans la région pour destituer ses autorités, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui tenaient tête à Addis-Abeba.
Le conflit a pris une nouvelle tournure depuis que les forces pro-TPLF étaient revenues en force fin juin et reprennent, depuis lors, plusieurs localités, dont la capitale régionale Mekele en premier.
Abiy Ahmed avait décrété un cessez-le-feu unilatéral, officiellement pour des raisons humanitaires, dès le retour des rebelles, mais la mesure avait été pratiquement ignorée par ces derniers qui avaient émis des conditions avant tout arrêt des combats.
Entre temps les forces tigréennes ont poursuivi leur offensive vers les régions voisines de l’Amhara et de l’Afar, respectivement au sud et à l’est. Depuis deux semaines, des confrontations avec ces régions auraient déjà fait des centaines de morts.
Le TPLF a affirmé à maintes reprises qu’il ne souhaite pas s’emparer de territoires en Amhara et en Afar, et que sa démarche aurait simplement pour objectif de faciliter l’accès pour l’aide humanitaire dans la région de Tigré.