Le gouvernement de transition au Soudan a affiché mercredi sa volonté de livrer l’ancien chef d’Etat Omar el-Béchir et deux anciens responsables de son régime à la Cour pénale internationale (CPI) qui réclame depuis des années leur jugement.
« Le Conseil des ministres a décidé de remettre les personnes recherchées à la CPI » afin d’ « obtenir justice pour les victimes de la guerre du Darfour », a fait part la ministre des Affaires étrangères, Mariam al-Mahdi, à l’occasion d’un entretien avec le nouveau procureur général de la CPI, Karim Khan, en visite à Khartoum.
Une grande satisfaction pour la juridiction pénale internationale qui tient à déterminer les responsabilités des personnes mises en cause dans le conflit au Darfour qui a fait environ 300.000 morts et près de 2,5 millions de déplacés. Les combats avaient éclaté, au début des années 2000, entre les forces gouvernementales, soutenues par des milices alliées et les mouvements rebelles du Darfour, région à l’ouest du Soudan.
Dans son dernier discours tenu au Conseil de sécurité le 09 juin, Fatou Bensouda, alors Procureure sortante de la CPI, avait exhorté la communauté internationale à poursuivre la recherche de l’instauration de la justice et de la paix pour le peuple du Darfour.
Le Soudan qui était auparavant réticent de livrer ses ressortissants, a fait des pas importants ces derniers temps vers la coopération avec l’instance internationale basée à La Haye. Au début de ce mois, le gouvernement de transition a voté en faveur de la ratification du Statut de Rome de la CPI.
Le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, a indiqué dans un communiqué, publié après son têteèà-tête avec Khan, que « l’engagement du Soudan à chercher justice (…) vient comme une réponse aux requêtes du peuple et réalise les revendications de la révolution ».
Les Etats-Unis ont salué la décision du Soudan de remettre Omar el-Béchir à la CPI.