Le Procureur Militaire près le Tribunal Militaire de Ouagadougou, au Burkina Faso, a annoncé, mardi dans un communiqué, l’ouverture, le 11 octobre prochain, du procès des personnes impliquées dans l’assassinat, en 1987, du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons.
« Le procès des personnes mises en cause dans l’affaire de l’assassinat du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons s’ouvrira le lundi 11 octobre 2021 à partir de 9 h (GMT et locales) », indique le texte.
En avril dernier, ce tribunal avait mis en accusation 14 personnes parmi elles, l’ex-président Blaise Compaoré, ancien allié et successeur de Thomas Sankara, poursuivi pour attentat à la sureté de l’Etat, complicité d’assassinat et de recel de cadavres ; Hyacinthe Kafando, sergent au moment des faits ; ainsi que le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Compaoré, déjà condamné dans l’affaire du coup d’Etat contre la transition de 2015.
Compaoré avait trouvé refuge en Côte d’Ivoire, après la chute de son régime, occasionnée par une révolte populaire en 2014. Depuis 2016, un mandat d’arrêt a été émis à son encontre par la justice burkinabé. Mais en raison de l’obtention de la nationalité ivoirienne, son extradition ne semble pas aisée.
En tout cas, 34 ans après les faits, d’aucuns attendent toujours d’en savoir plus sur les événements liés à l’assassinat de Sankara, considéré comme le père de la révolution burkinabè et une grande icône par la jeunesse africaine. Pendant le règne de Blaise Compaoré, le dossier était considéré comme tabou. Il avait fallu un changement de régime pour que l’affaire Sankara prenne un tournant décisif.
L’audience de la Chambre de jugement sera délocalisée dans la salle des Banquets de Ouaga 2000, et sera ouvert au public, a précisé le Procureur Militaire.