Le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo a exclu lundi l’extradition d’un général et ancien putschiste pour lequel les Etats-Unis offrent cinq millions de dollars pour son arrestation.
S’exprimant devant des journalistes, le président de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest a déclaré que si le général Antonio Indjai avait commis un crime, il devrait être jugé en Guinée-Bissau. «Aucun citoyen guinéen ne sera traduit en justice dans un autre pays», a-t-il promis, affirmant que «les accusations (des Etats-Unis) contre le général António Indjai ne sont valables qu’aux Etats-Unis d’Amérique».
Les Etats-Unis ont annoncé la semaine écoulée offrir une récompense de 5 millions de dollars pour l’arrestation d’Antonio Indjai pour son implication présumée dans un trafic de drogues en lien avec les Farc colombiennes.
Le 13 avril 2012, le général Antonio Indjai, alors chef d’état-major de l’armée de ce pays réputé comme une plaque tournante du trafic de drogue, avait fomenté un putsch, interrompant le processus électoral à deux semaines du second tour de la présidentielle.
Des procureurs américains l’avaient inculpé en 2013, l’accusant d’avoir accepté de stocker des tonnes de cocaïne pour les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), dont la vente avait financé l’achat d’armes pour les guérilleros et des pots-de-vin à destination de responsables en Guinée-Bissau.
Après le coup d’Etat mené par Antonio Indjai, une autorité de transition avait été mise en place jusqu’à l’élection en mai 2014 de José Mario Vaz à la Présidence.
La Guinée-Bissau a connu depuis son indépendance en 1974 une multitude de coups d’Etat et de tentatives de coups de force et une succession de gouvernements. Elle est l’un des pays les plus pauvres de la planète. Les narcotrafiquants utilisent son territoire pour faire transiter la cocaïne d’Amérique latine vers l’Europe.