Le Doyen des juges d’instruction du tribunal de première instance de Dixinn, Conakry 2 en Guinée, a lancé un mandat d’arrêt international à l’encontre de l’opposant Sékou Koundouno, un haut dirigeant du Front national pour la défense de la constitution (FNDC).
Il est « poursuivi pour des faits d’association des malfaiteurs, incendie volontaire, trouble à l’État par le massacre, dévastation ou le pillage, participation à un mouvement insurrectionnel et menace par le biais d’un système informatique », indique le document signé par le Doyen Elhadj Ousmane Coumbassa.
Le parti de Koundouno qui s’était farouchement opposé au troisième mandat du président Alpha Condé, serait dans le collimateur de la justice en raison des violences occasionnées par ses manifestations avant la dernière élection présidentielle, et s’étaient soldées par des dizaines de morts et des centaines de blessés.
Les réactions de la société civile, de l’opposition et du FNDC en particulier n’ont pas tardé. Ce mandat d’arrêt «est une énième instrumentalisation de la justice par Alpha Condé pour tenter de museler l’opposition et faire taire toutes les voix discordantes», a écrit le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée sur sa page Facebook.
Le FNDC a dénoncé « une diversion de l’opinion publique » et promis de réagir officiellement dans les prochains jours.
Koundouno lui-même, exilé en France, se dit « serein, imperturbable » et décidé à continuer à exercer ses «droits en tant que citoyen, notamment celui de lutter contre le troisième mandat illégal du dictateur Alpha Condé, de dénoncer et combattre sous toutes ses formes la mauvaise gouvernance, la violation des droits de l’homme et l’assassinat de la démocratie».
L’opposant serait aussi disposé à affronter ses accusateurs devant la justice, pour se défendre, mais craint que son sort soit décidé d’avance par la justice. «Comment faire confiance en un système judiciaire où un procureur de la République reçoit du président de la République un véhicule flambant neuf en guise de cadeau pour service rendu ? », s’est-il interrogé.