Le film franco-mauritanien de l’acteur Abderrhamane Sissoko qui retrace le passé récent du nord-malien a largement séduit le jury du César qui n’a pas hésité de décerner à ce chef-d’œuvre du cinéma africain sept prix dont celui du meilleur film.
A huit reprises, le film ‘Timbuktu’ a reçu les césars du scenario, du montage, du son, de la photo et de la musique. Et puis celui du meilleur réalisateur et du meilleur film. Jamais un film africain n’avait aussi été ovationné en France, ont reconnu les spécialistes du cinéma négro-africain.
Le film est un résumé des scènes de violences qui se sont déroulées au nord du Mali lors de la récente occupation de cette partie du pays par les combattants islamistes. Mais là où le réalisateur mauritanien a exprimé la particularité de son talent, c’est lorsqu’il met en scène la résistance d’une civilisation moderne contre les valeurs rétrogrades de la société. Et se servant de l’exemple de la France, Abderrhamane Sissoko a exulté un pays de liberté. « La France est un pays magnifique, parce qu’elle est capable de se redresser contre l’horreur », a déclaré le réalisateur mauritanien de ‘Timbuktu’ lors de la soirée de remise de prix de ce 40e César.
Les amoureux du cinéma noir et les professionnels du grand écran ont unanimement été convaincus par la grandeur de ce film. Abderrhamane Sissoko est ainsi devenu le tout premier cinéaste d’Afrique noire à avoir reçu le césar du meilleur réalisateur. « Il faut croire que l’humanité est capable d’un sursaut face à l’horreur », a-t-il soutenu.