Les rebelles du Tigré, une région dissidente au nord de l’Ethiopie, ont contesté, dimanche, la personnalité nommée récemment par l’Union africaine (UA) comme son Haut représentant pour la médiation et la paix dans le conflit au Tigré, à savoir l’ancien chef d’Etat nigérian Olusegun Obasanjo.
Leur porte-parole, Getachew Reda a accusé l’organisation panafricaine de «partialité». «Nous avons du mal à comprendre comment on peut attendre un rôle constructif de la part d’une organisation qui a donné tout son sens au mot partialité», a-t-il écrit sur Twitter.
En clair, l’UA est considérée par les Tigréens comme majoritairement favorable à Addis-Abeba. Pour le porte-parole «il serait naïf de penser que cette mission puisse marcher», ajoutant que la résolution d’une crise «requiert au moins la reconnaissance de l’existence, sinon de l’importance, d’un problème ».
Le Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a annoncé, il y a cinq jours, la nomination d’Olusegun Obasanjo en tant que son Haut Représentant pour la région de la Corne de l’Afrique. L’UA motive sa décision par sa volonté de promouvoir la paix, la sécurité, la stabilité et le dialogue politique dans cette région du continent.
Le conflit au Tigré avait éclaté en novembre 2020, suite au déploiement dans la région, de l’armée fédérale éthiopienne pour y déloger ses autorités locales issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Si l’armée était en position de force pendant des mois, la situation a pris une nouvelles tournure en juin lorsque les forces pro-TPLF ont pu reprendre la capitale régionale Mekele, puis l’essentiel du Tigré. Depuis lors, la confusion règne de plus en plus dans la région.
De nombreuses organisations humanitaires évoquent des centaines de morts parmi les civils et des milliers de déplacés. Quelques 400.000 personnes seraient dans une situation proche de la famine, selon l’ONU.