Human Rights Watch (HRW) a manifesté sa profonde indignation à l’égard des autorités sud-soudanaises qui ne prennent pas des mesures draconiennes et définitives au sujet de la question de l’enrôlement d’enfants-soldats. Le ton est monté au niveau de l’ONG à la suite de l’enlèvement, il y a une semaine environ, de 89 garçons de 13 à 18 ans au nord du pays.
Skye Wheeler, chercheuse à HRW se dit choqué par le nombre d’enfants enlevés à la fois. «Ce qui est extraordinaire, c’est qu’autant d’enfants soient enlevés d’un seul coup», souligne-t-elle, attribuant cette attitude à «l’impunité totale qui entoure la question du recrutement d’enfants-soldats ».
HRW accuse les deux parties en guerre dans le pays de s’adonner à ce recrutement d’adolescents. «On assiste à un recrutement et à une utilisation d’enfants-soldats à grande échelle par le gouvernement et ses alliés comme par les rebelles», précise Wheeler qui se base sur des témoignages d’enfants-soldats.
C’est l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’Enfance) qui a annoncé, samedi dernier, l’information sur ce récent enlèvement d’adolescents au Soudan du Sud. Le kidnapping s’est déroulé à Wau Shilluk, une ville où près de 100 000 déplacés ont trouvé refuge ces derniers mois, fuyant la guerre. Selon cette organisation, l’enlèvement a eu lieu alors que les jeunes kidnappés révisaient leurs examens avec leurs professeurs. Un groupe armé, non encore identifié, a ainsi pris en otage le groupe d’enfants et six enseignants.
L’Unicef qui ne cesse de dénoncer ce recrutement forcé d’enfants, avance le chiffre de 12 000 jeunes enrôlés depuis décembre 2013. Mais ce chiffre peut être plus élevé d’après Doune Porter, porte-parole de l’Unicef à Juba : «Nous avons des rapports qui indiquent qu’il y a plus de jeunes enlevés puisque les soldats sont allés de maison en maison cherchant des jeunes hommes pour les prendre et avoir ainsi plus de soldats».