Le Premier ministre sénégalais Mouhammed Dionne et la vice-présidente gambienne Isatou Njie Saidy ont procédé, en fin de semaine dernière, à Farafégné en Gambie, à la pose de la première pierre du pont devant relier ce pays au Sénégal.
C’est depuis les années 1960 que ce projet est né. Le chef du gouvernement sénégalais a parlé d’une «vieille doléance des deux peuples». Sa réalisation était bloquée depuis à cause des incompréhensions entre les deux pays, liées notamment à la nature du pont (pont ou pont-barrage), son coût, son mode de financement et sa gestion.
A cela s’ajoutent des conflits politiques. Alors que Banjul accuse Dakar d’accueillir des «opposants gambiens», elle est en retour soupçonnée de soutenir les rebelles en Casamance, région au Sud du Sénégal reconnue pour ses idéaux indépendantistes. L’on se souvient qu’en janvier dernier, le président gambien Yaya Jammeh avait clairement indiqué qu’il s’opposait à la construction de ce pont, sous prétexte qu’une «insurrection» pourrait venir du Sénégal et être organisé contre son gouvernement.
Toujours est-il que, pour le n° 1 sénégalais, cet ouvrage apportera la solution attendue aux problèmes liés au transport entre le Sud et le Nord du Sénégal qui nécessite la traversée d’une partie de la Gambie. Il ajoute que «ces obstacles sont autant de contraintes au développement des activités de nos populations, donc lever ces obstacles relève de l’urgence».
Les travaux qui vont s’échelonner sur une période de 36 mois, s’élèveront à 53 milliards FCFA (plus de 80 millions d’euros). Chacun des pays apportera 10% et le reste sera financé par la Banque Africaine de Développement (BAD). L’ouvrage va s’étendre sur 942 mètres.