Alaa Abdel Fattah, l’une des grandes figures de la révolution anti-Moubarak de 2011 en Egypte, a été condamné ce lundi à cinq ans de prison devant un tribunal du Caire. Le jeune militant de gauche a été reconnu coupable des violences orchestrées au cours d’une manifestation non autorisées.
Le juge égyptien a prononcé contre Abdel Fattah et ses 23 coaccusés des peines allant de trois à cinq ans de prison. Le parquet poursuivait ces militants pour avoir exercé des violences sur des policiers pendant une manifestation organisée en novembre 2014. Le meneur de cette manifestation, Abdel Fattah avait d’abord été condamné pour ces faits à 15 ans de prison, mais à l’issue d’un procès par contumace. La loi égyptienne lui permet de demander à sa présence un nouveau jugement. Ce qui a été fait. Abdel Fattah était singulièrement accusé d’avoir volé le talkie-walkie d’un policier.
En plus de cette peine d’emprisonnement, tous les condamnés doivent verser une amende de 100.000 livres égyptiennes, soit environ 11.570 euros. Ce verdict sévère est prononcé pendant que tous les activistes accusent le pouvoir égyptien d’organiser une nette répression contre les manifestants de gauche, des islamistes voire des laïcs.
Tandis que les 22 accusés qui étaient ce matin dans le box pendant le prononcé du verdict applaudissaient, leurs proches huaient le pouvoir militaire élu en Egypte. Pour avoir manifesté contre le régime en place, de nombreux militants islamistes et de gauche croupissent encore en prison.