Le secrétariat général de l’ONU a décidé mercredi de rapatrier tout le contingent gabonais de sa Mission en Centrafrique (MINUSCA), suite à des allégations d’abus sexuels commis par certains éléments des bataillons gabonais sur cinq filles, dans une localité du centre de la Centrafrique, révèle un communiqué de la MINUSCA.
Les Casques bleus gabonais responsables de ces actes n’ont pas encore été identifiés. Par contre, « les victimes identifiées ont été aussitôt prises en charge par les partenaires selon leurs besoins médicaux, psychosociaux et en matière de protection», indique le communiqué.
La mission onusienne dit rester «résolument engagée à lutter contre l’exploitation et les abus sexuels par son personnel, et à mettre pleinement en œuvre la politique de tolérance zéro des Nations Unies en ce qui concerne l’exploitation et les abus sexuels».
Selon un porte-parole de l’ONU à New York, Stéphane Dujarric, 32 allégations d’exploitation et d’abus sexuels ont été enregistrées depuis 2015, « concernant 81 présumés auteurs de la République du Gabon, tous militaires des contingents actuellement ou anciennement déployés au sein de la MINUSCA ». « Six de ces allégations ont été étayées par une enquête », a-t-il poursuivi.
L’ONU a communiqué sa décision aux autorités gabonaises le mardi 14 septembre. Le Gabon, qui parle du retrait de quelque 450 Casques bleus gabonais, a ouvert une enquête.
Les accusations d’abus sexuels portées contre les Casques bleus sont récurrentes en Centrafrique. Seulement, si des contingents ont été déjà retirés par le passé, aucune enquête n’a vraisemblablement abouti à des condamnations.
La MINUSCA, déployée en avril 2014 en Centrafrique, pour tenter de mettre fin à une guerre civile, compte quelques 15.000 agents dont 14.000 en uniforme qui ont pour mission prioritaire d’assurer la protection des civils.