La junte militaire au pouvoir en Guinée-Conakry à donné au président Alpha Condé un délai de cinq jours pour signer sa démission, sous peine d’être traduit en justice pour des «faits de corruption et de répression meurtrière» durant son règne.
Dans un communiqué publié que sa page Facebook, ce jeudi 16 septembre, le Comité National du Rassemblement et du Développement (CNRD), affirme qu’«Alpha Condé refuse de signer sa démission officielle et de se retirer du pouvoir. Face à cette obstination de l’ancien Président de ne pas reconnaître la légitimité du CNRD, un délai de cinq jours lui a été accordé» pour parafer sa démission.
« A défaut, poursuit le texte, Alpha Condé va devoir répondre devant la justice de ses faits de corruption et de répression meurtrière durant ses dix années de règne».
Dans le même document, le CNRD informe que «l’ancien Chef de l’Etat Alpha Condé est pour l’instant en résidence surveillée et privé de moyens de communication avec l’extérieur. Il est accompagné de son cuisinier et de son médecin-traitant Dr Kaba».
La semaine dernière, à l’occasion du séjour à Conakry, d’une mission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), venue s’enquérir de la situation en Guinée après le coup d’Etat du 5 septembre, Alpha Condé aurait fait part de son choix de ne pas signer une lettre de démission, préférant «être tué», s’il le faut.
Changera-t-il d’avis devant les menaces de la junte au pouvoir ? En attendant, la Cédéao, réunie jeudi en sommet extraordinaire à Accra (Ghana), pour statuer sur le cas de la Guinée, a exigé de nouveau la libération sans conditions de Condé.
Par ailleurs, les dirigeants ouest-africains ont décidé de geler les avoirs financiers des nouveaux responsables guinéens, et de leur imposer des interdictions de voyager. Quant aux dirigeants de la transition militaire, ils ont réclamé une durée qui ne devrait pas dépasser un semestre pour l’organisation d’élections.