L’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo est présentée ce lundi devant ses juges dans un procès fleuve ouvert depuis près deux mois à Abidjan. Elle est accusée avec 82 autres personnes d’atteinte à la sureté de l’Etat.
A 65 ans, l’ex-première dame ivoirienne va découdre avec la justice de son pays pour des faits qui ont conduit à la guerre civile en Côte d’Ivoire. Des violences qui ont coûté la vie à quelques 3000 personnes. Plusieurs témoins à ce procès et ses propres avocats décrivent Simone Gbagbo comme une dame attentive et prenant des notes à chaque audition de ses coaccusés. L’un de ses nombreux avocats, Me Habib Touré a estimé que sa cliente rejettera « sans être agressive » des faits qui lui sont reprochés.
« Madame Gbagbo dira sa part de vérité. Et c’est à l’accusation de rapporter les preuves. Elle verra quels sont les éléments à charge qui sont rapporter contre elle, et elle s’en expliquera », a déclaré Me Habib Touré.
Débuté tambours battants devant la cour d’assises d’Abidjan, ce procès dure déjà depuis deux mois. Le nombre important des accusés, 83 personnes, et la qualité des faits mis devant la barre en font une affaire spéciale en Côte d’Ivoire.
La population ivoirienne attend beaucoup de l’ex-première dame qui n’a plus parler en public depuis son arrestation avec son mari l’ex-président Laurent Gbagbo le 11 avril 2011 à Abidjan. Ses avocats ont assuré qu’elle avait des choses à dire sur ce que la justice lui reproche. Depuis l’ouverture du procès en décembre, elle est détenue dans un lieu secret à Abidjan. Intervenant la semaine dernière dans ce procès, le président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbgabo, Pascal Affi Nguessan a plaidé pour un pardon collectif. Madame Gbagbo incarnait l’aille dure du FPI, notamment lors de la guerre civile déclenchée après l’élection présidentielle de 2010 qui a conduit Allassane Ouattara au pouvoir en Côte d’Ivoire.