En marge de la 48ème session du Conseil des Droits de l’Homme à Genève, la « Commission Indépendante Des droits de l’Homme » (CIDH) et « Africa Culture International » ont organisé, mercredi 22 septembre, une conférence sur les « Violations des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf : développements et témoignages » avec la participation de plusieurs acteurs internationaux des droits de l’homme, des représentants de la société civile et des victimes de ces violations.
Parmi eux figurent Moulay Lahcen Naji et El Filali Hammadi du CIDH, Mme Nour Bouhanana, présidente de la Fondation Nouvelle Génération Pour le Développement humain, M. Zine El Abidine El Ouali, président de AFORES, M. Mohamed Ahmed Gain, professeur universitaire, M. Abdul Ab Syed, président du World Humanitarian Drive, Mme Khadijatou Mahmoud, victime du polisario, Mme Lmaadla El Kouri, présidente de l’association sahraouie contre l’impunité aux camps de Tindouf et fille de l’une des victimes de disparition forcée dans les camps du Sud de l’Algérie, et de M. Fadel Breika, défenseur des droits humains dans les camps de Tindouf et opposant du polisario.
Les témoignages des victimes de ces violations ont été particulièrement poignants. Tous ont dénoncé les violations que subissent systématiquement les habitants des camps de Tindouf, et fait état des différentes formes de violations commises par le Polisario soutenu par l’État algérien, notamment les disparitions forcées, les exécutions extrajudiciaires, le détournement de l’aide humanitaire et toutes formes de violations graves.
Mme El Koury a indiqué que son association avait recensé et identifié, jusqu’à présent, 134 cas de personnes portées disparues. Ces 134 cas figurent parmi les centaines de Sahraouis qui « ont été enlevés et torturés jusqu’à la mort par les dirigeants du polisario en connivence avec les services de renseignement algériens dans des centres de détention secrets, en particulier dans les prisons d’Erraachid et de Dhaybiya », s’est-elle indignée.
Elle a appelé la communauté internationale à « accorder l’attention nécessaire à la question de la disparition des sahraouis dans les camps de Tindouf », et à faire pression sur le gouvernement algérien pour « dévoiler le sort des personnes disparues, et récupérer les dépouilles ou les restes humains des personnes décédées ».
Quant à Fadel Breika, il a pointé du doigt la responsabilité juridique de l’Algérie, « la répression contre la liberté d’opinion et d’expression dans ces camps », soulignant que « toutes les voix opposantes à la direction du polisario sont systématiquement soumises à la torture et à des sévices cruels ».
M. Breika a appelé, à ce propos, le Conseil des droits de l’Homme et la communauté internationale à faire pression sur l’Algérie pour qu’elle « assume sa responsabilité légale en tant que pays accueillant la population sahraouie de Tindouf ».
Pour sa part, Khadijatou Mahmoud a raconté son expérience de réfugiée dans un camp de Tindouf, affirmant « avoir été victime d’un viol par le chef du front polisario, Brahim Ghali ». La victime sahraouie a indiqué que « Brahim Ghali n’est pas seulement accusé de torture et de meurtre, mais il est également coupable d’avoir commis des crimes de viol contre des femmes réfugiées dans le camp de Tindouf ». La jeune sahraouie a souligné qu’elle poursuivra sa lutte pour que justice soit faite ».
Les participants à la conférence ont également fait part de leur grande inquiétude pour le recrutement massif d’enfants soldats au sein des milices du polisario, qui se trouvent enrôlés et endoctrinés sans pitié et sans aucune responsabilité morale, qualifiant cet acte criminel, d’inhumain et qui relève des « crimes de guerre ».
Ils ont souligné la responsabilité de l’Algérie et du HCR dans la protection de ces jeunes enfants déscolarisés, manipulés, endoctrinés, utilisés à des fins de propagande et enrôlés dans des milices armées, afin de leur permettre d’avoir une enfance normale.
La responsabilité du régime algérien dans la mort des jeunes orpailleurs sahraouis qui ont été brûlés vifs par des soldats algériens a également été rappelée.
Par ailleurs, le polisario, en plus de son agenda séparatiste, offre un terrain fertile à la criminalité transnationale comme le trafic de drogue et d’armes, et nourrit les réseaux terroristes au Sahel qui servent également aux plans de l’Algérie dans toute la région, ont-ils insisté.
La conférence s’est terminée par des recommandations destinées aux différents mécanismes internationaux à Genève concernant la situation des droits humains dans les Camps de Tindouf et l’obligation d’agir rapidement pour arrêter les violations et permettre aussi de recenser la Population des camps de Tindouf.