Le gouvernement malien a réclamé, samedi 25 septembre, une mise à jour de l’action de la mission de l’ONU au Mali (MINUSMA) dans l’objectif de définir de nouvelles exigences et permettre à la force onusienne d’avoir une posture plus offensive sur le terrain, devant la détérioration croissante de la situation sécuritaire dans le pays.
«Nous devons avoir le courage et la lucidité de remettre en cause la mission de l’ONU, et surtout remettre sur la table l’exigence d’un mandat plus robuste et d’un changement de posture de la MINUSMA», a déclaré le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, qui s’exprimait à l’Assemblée générale de l’ONU dont les travaux prendront fin ce lundi 27 septembre à New-York.
Tout en rendant hommage aux femmes et aux hommes travaillant «sous la bannière de la MINUSMA» dans des conditions difficiles, le chef du gouvernement malien de transition, a rappelé que la situation au Mali «ne s’est guère améliorée depuis 2012, malgré le soutien international et la présence » des casques bleus de l’ONU et d’autres forces internationales, notamment la force française Barkhane.
«La situation n’a cessé de se détériorer, au point que des pans entiers du territoire national échappent au contrôle du gouvernement. Mes concitoyens vivent sous l’emprise de groupes terroristes et armés et avec leurs droits les plus élémentaires bafoués. Leur accès aux services de base reste hypothétique en raison de la faible présence de l’Etat», a insisté Maïga.
Le Premier ministre malien a profité de l’occasion, pour dénoncer «l’annonce unilatérale» de la France concernant le retrait de la force Barkhane et sa transformation».
«La nouvelle situation née de la fin de Barkhane, plaçant le Mali devant le fait accompli et l’exposant à une espèce d’abandon en plein vol, nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome avec d’autres partenaires», allusion faite au recours à la société de sécurité privée russe Wagner, composée de mercenaires paramilitaires ayant été déjà engagés sur les fronts syrien, libyen et centrafricain.