Des centaines de personnes ont manifesté dimanche 26 septembre à Tunis à l’appel du dirigeant du parti islamiste Ennahda, pour dénoncer les mesures exceptionnelles décidées par le président tunisien, Kais Saied, dénonçant «un coup d’Etat» et une violation de la Loi fondamentale.
Devant le théâtre municipal de Tunis, une foule compacte s’est massée, en brandissant le drapeau tunisien et en clamant des slogans pour défendre la Constitution de 2014.
«Constitution, liberté et dignité nationale», «la légitimité passe par le vote», «Unité nationale contre le populisme», ont scandé les manifestants, appelant à la «fin du régime de Kais Saied». Les forces de sécurité étaient déployées en masse sur l’avenue Bourguiba qui traverse le cœur de la capitale.
Mercredi dernier, le président a fait publier au Journal officiel un texte, contenant «des mesures exceptionnelles» portant sur le prolongement du gel des activités du Parlement, et autorisant le président à légiférer par décret, présider le Conseil des ministres et édicter des lois dans tous les domaines.
Kais Saied, élu fin 2019, avait surpris le 25 juillet, en annonçant qu’il limogeait le Premier ministre, suspendait les activités du Parlement et s’octroyait aussi le pouvoir judiciaire.
Après des mois de blocage politique et en pleine crise sanitaire du Covid-19 qui a aggravé davantage les difficultés économiques et sociales du pays, ce coup de force avait été accueilli au début par des scènes de liesse populaire.
Le chef du Parlement tunisien et du parti d’inspiration islamiste Ennahdha (au pouvoir), Rached Ghannouchi a appelé jeudi dernier, à la «lutte pacifique» contre «le pouvoir absolu d’un seul homme» après que le président Kais Saied ait renforcé ses pouvoirs.
Malgré la crise politique, l’Ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, Donald Blome, a exprimé la volonté de son pays de continuer à soutenir la Tunisie à tous les niveaux.