Le nouveau président zambien Hakainde Hichilema, a rétabli Denny Kalyalya dans ses fonctions de gouverneur de la Banque centrale, soit plus d’une année après son limogeage par l’ancien président Edgar Lungu.
Le prédécesseur de Hichilema avait remercié le gouverneur trois ans avant la fin de son mandat, sans justifier sa décision. Toutefois, son licenciement était intervenu trois jours après que la Banque centrale eut réduit son taux directeur à 8 % pour tenter de préserver la stabilité du secteur financier et permettre aux ménages de mieux faire face à la crise consécutive à la pandémie de Covid-19.
La mise à l’écart de Kalyalya, également ancien directeur exécutif de la Banque mondiale, avait fait réagir le secteur financier aussi bien à l’intérieur du pays qu’au niveau international.
Un économiste local avait estimé que la démarche de Lungu était «un signal très négatif» envoyé aux investisseurs et le Fonds monétaire international (FMI) avait mis en garde Lusaka contre toute atteinte à «l’indépendance et la crédibilité» de la Banque centrale.
En Afrique du Sud, un ancien ministre des Finances et ex-gouverneur de la Banque de réserve sud-africaine, Tito Mboweni, avait réagi en rappelant que «l’indépendance de la Banque centrale est cruciale».
«Les présidents africains doivent mettre un terme à ces pratiques insensées qui consistent à se lever le matin en limogeant le gouverneur de leur Banque centrale», avait-il notamment déclaré, provoquant un incident diplomatique entre son pays et la Zambie.
Alors que la Zambie est actuellement en négociations avec le FMI concernant un programme d’aide, le retour de Kalyalya s’avère un signal positif pouvant rassurer l’organisation financière internationale.