14 ans après les faits, la Cour d’assises de Grenoble en France a ouvert ce lundi 23 Février l’affaire du meurtre de deux opposants congolais de la république démocratique du Congo.
C’est une affaire digne d’un récit d’Agatha Christie, elle lie tentative de coup d’État contre le défunt président congolais Laurent-Désiré Kabila, implication des services secrets français et trafic d’uranium.
Les faits remontent en décembre 2000, où deux hommes tués de deux balles dans la tête et dans le cou sont découverts dans une voiture carbonisée dans un champ de maïs à Chasse-sur-Rhône dont les freins à main serré sont détruits.
Deux congolais, M. Philémon Naluhwindja, chef Maï-Maï, et M. Aimé-Noël Atembina, conseiller militaire du gouvernement congolais à l’époque du président Mobutu.
Alors commence une enquête avec des magistrats spécialisés. Ils suivront au départ trois pistes mais par manque de preuve en écarteront deux.
Selon l’enquête, les deux hommes cherchaient des financements pour monter un coup d’Etat contre Laurent-Désiré Kabila, le président à l’époque, assassiné 18 jours plus tard.
Aidé par M. Naluhwindja, qui dirigeait la société minière du Congo, ils auraient aussi cherché à vendre des barres d’uranium pour financer l’achat de munitions.
Malheureusement ils croiseront la route d’un homme d’affaire belge, M. Benoit Chatel, qui aidé par ses associés M. Alain Deverini et M. Domenico Cocco les exécuterons pour protéger ses intérêts en RDC.
En effet, M. Chatel a plusieurs sociétés en RDC, dans l’extraction des diamants, les télécommunications, le PMU, etc.
Inculpé il prétendra avoir un statut d’informateur auprès des services secrets congolais et français.
Sauf que l’homme a été condamné à de nombreuses reprises pour des escroqueries et des abus de confiance par les justices française et belge.
Quoi qu’il en soit après plus de 14 ans d’enquêtes passées entre les mains de plusieurs juges d’instruction, la Cour d’assise pourrait sans doute rendre son verdict ce vendredi si le procès est maintenu.