Le ministère éthiopien des Affaires Etrangères a annoncé, jeudi 30 septembre dans un communiqué, que sept responsables d’agences de l’ONU, accusés d’ingérence dans les affaires internes du pays, vont être expulsés d’Ethiopie dans les trois jours à venir.
Il s’agit de la représentante du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), de cinq diplomates du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) et d’un responsable du Haut Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies.
« En vertu des lettres adressées à chacun des sept individus (…), tous doivent quitter le territoire de l’Éthiopie dans les 72 prochaines heures », insiste le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Les personnes devenues indésirables sur le territoire éthiopien font probablement les frais du bras de fer qui a été engagé depuis plusieurs mois entre Addis-Abeba et les organisations humanitaires au sujet de la situation conflictuelle dans la région rebelle du Tigré.
Cette région, située au nord de l’Ethiopie, en proie à un conflit armé, serait soumise à un blocus qui empêche les humanitaires d’acheminer en toute liberté, l’aide dont a besoin la population locale, alors que, depuis trois mois, l’ONU avertit que quelque 400.000 personnes auraient « franchi le seuil de la famine » dans cette partie du pays.
La communauté internationale a promptement réagi, condamnant la décision d’Addis-Abeba. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a tenu à rappeler que «toutes les opérations humanitaires des Nations unies sont guidées par les principes fondamentaux d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance». Il a réaffirmé sa pleine « confiance dans le personnel de l’ONU qui se trouve en Ethiopie ».
En août dernier, Addis-Abeba avait sanctionné pour les mêmes motifs, deux agences humanitaires, à savoir Médecins sans frontières (MSF) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), dont les activités sont toujours suspendues sur le territoire national.