Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, dont la formation au pouvoir a remporté les élections législatives de juin dernier boycottées par l’opposition, a été investi ce lundi 4 octobre à Addis-Abeba, pour un nouveau mandat de cinq ans, en présence de sept chefs d’Etat africains.
Il a prêté serment devant la présidente Sahle-Work Zewde. Dans son discours, Abiy Ahmed, a, entre autres, évoqué la question du conflit au Tigré, pour laquelle son pays est engagé dans un bras de fer diplomatique avec la communauté internationale.
Selon lui, les partenaires diplomatiques dont l’Ethiopie a besoin ce sont ceux qui lui permettent de «continuer le chemin vers la prospérité». « Il n’existe pas d’amitiés qui puissent se faire au détriment de la dignité et de la souveraineté de l’Ethiopie», a-t-il martelé.
Et de poursuivre, «nous faisons face aujourd’hui à deux types de relations diplomatiques. Il y a ceux qui ont su garder leur relations amicales avec nous, et il y a ceux qui ont répété leur trahison contre nous».
La crise au Tigré, région accusée par Addis-Abeba de lui tenir tête, avait démarré en novembre 2020 lorsqu’Abiy Ahmed avait enclenché une opération militaire pour destituer les responsables tigréens d’alors.
A nombreuses reprises, les agences de l’ONU ont fait part des difficultés d’accéder à la région pour apporter le soutien nécessaire à la population en proie à la famine, et accusé les autorités éthiopiennes de bloquer l’aide humanitaire. De son côté, Addis-Abeba défend que l’accès à la région doit se faire sous son contrôle.
Depuis des mois, les deux parties ne semblent pas accorder leurs violons. Dimanche 3 octobre, le gouvernement éthiopien a expulsé sept responsables régionaux accusés d’ingérence dans les affaires internes. Cette décision a été critiquée par l’ONU, tandis que Washington a carrément brandi des menaces de sanctions.
Les dirigeants africains ayant pris part à la cérémonie d’investiture ont exhorté Abiy Ahmed de ne ménager aucun effort pour ramener la paix dans le pays.