La Cour internationale de justice (CIJ) a donné, mardi 12 octobre, raison à la Somalie dans le contentieux maritime qui l’oppose depuis de nombreuses années, au Kenya.
Les deux pays se disputaient une zone maritime de l’océan Indien de 100.000 km2 riche en poissons, en gaz et en pétrole, et n’arrivaient pas à accorder leurs violons sur le tracé de la frontière maritime.
La plus haute juridiction de l’ONU, qui siège à La Haye, a tracé une nouvelle frontière qui répond plutôt aux revendications de Mogadiscio. Pour la Cour, «la ligne ajustée qu’elle a établie en tant que frontière maritime (…) aboutit à une solution équitable».
Satisfait du verdict, le président somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, a invité le Kenya à «respecter le droit international» et à faire en sorte que la décision de la CIJ soit «une opportunité pour renforcer la relation des deux pays et la collaboration entre leurs peuples voisins».
Mais le Kenya a rejeté totalement la décision de la CIJ qui est en charge de régler les différends entre Etats. Son président, Uhuru Kenyatta, a plutôt estimé que le denier mot de la Cour «mettra à mal les relations entre les deux pays» et «aggravera potentiellement la situation de paix et de sécurité dans la fragile région de la Corne de l’Afrique».
Déjà, le 8 octobre dernier, Naïrobi a annoncé qu’il ne reconnaissait pas la compétence de la CIJ. « En plus de retirer sa participation à l’affaire en cours, le Kenya (…) s’est également joint à de nombreux autres membres des Nations unies pour retirer sa reconnaissance de la juridiction obligatoire de la Cour », a fait savoir le chef de la diplomatie kenyane dans un communiqué.
En principe, les décisions de la CIJ s’imposent aux parties et sont sans appel. Toutefois, la juridiction onusienne ne dispose pas de moyens contraignants pour les faire appliquer.