Les Soudanais qui réclament un gouvernement civil ne sont plus les seuls à se faire entendre. Depuis samedi 16 octobre, des manifestants campent devant le palais présidentiel à Khartoum, appelant à la dissolution du gouvernement dirigé par le Premier ministre, Abdallah Hamdok et la mise en place d’une équipe dirigeante composée de militaires.
Ils ont monté des tentes, sans que les forces de l’ordre n’interviennent, et menacent de ne pas quitter les lieux tant que leur demande n’est pas satisfaite.
«Le sit-in continue, on ne partira qu’une fois le gouvernement limogé», a affirmé l’un des organisateurs de la manifestation, Ali Askouri, ajoutant que «nous avons officiellement demandé au Conseil souverain de ne plus traiter avec ce gouvernement».
Pour les protestataires qui se comptent par milliers, le gouvernement actuel «a échoué et seule l’armée peut (…) apporter la justice et l’égalité» dans le pays.
Pourtant la transition en cours dans le pays, mise en place il y a plus de deux ans après la chute du régime de l’ex-président Omar el-Béchir, et dirigée par un pouvoir civilo-militaire, devrait aboutir à des élections pour la mise en place d’un régime entièrement civil.
Le Premier ministre a parlé de la «pire crise» que connaît le Soudan après la chute de Béchir. Quant aux partisans d’un gouvernement civil, a l’origine du soulèvement populaire qui a fait partir l’ancien président du pouvoir, ils estiment que ce sit-in illimité ressemble à un «coup d’Etat» en devenir.
Ils prévoient, eux également, d’organiser une manifestation rivale jeudi 21 octobre pour réclamer un transfert complet du pouvoir aux civils.
D’après certaines sources, le mouvement des partisans pro-armée est né d’une faction de contestataires issus de ceux qui militent pour un gouvernement civil.