Le gouvernement ivoirien a indiqué mercredi 20 octobre que l’ex-président Laurent Gbagbo a encore la justice ivoirienne à ses trousses, quoi qu’il ait été acquitté par la justice internationale des crimes contre l’humanité liés à la crise postélectorale de 2010-2011.
«M. Laurent Gbagbo a beau être étonné, il demeure poursuivi devant la justice ivoirienne pour des faits totalement différents», a déclaré le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, au cours d’un point presse tenu à l’issue d’un Conseil des ministres.
D’aucuns se posaient cette question de savoir si la condamnation à 20 ans de prison, prononcée par la justice ivoirienne en janvier 2018, à l’endroit de Laurent Gbagbo, pour «braquage» de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise postélectorale de 2010-2011, était toujours valable, sachant que depuis son retour en Côte d’Ivoire en juin dernier, après 10 ans passés à La Haye, il n’a pas été inquiété.
L’ancien président demeure libre de ses mouvements, il a été récemment reçu par le président Alassane Ouattara et, le week-end dernier, il a créé un nouveau parti.
Gbagbo «a beaucoup de conflits à régler y compris des conflits avec sa propre personne», a fait savoir Coulibaly.
Si en créant sa formation politique, Gbagbo viserait entre autres la présidentielle de 2025, sa condamnation pourrait bien être un obstacle à son ambition électorale. Mais Gbagbo a lui-même, rejeté cette peine qu’il juge «inadmissible».
«Je n’ai jamais braqué une banque. La BCEAO a été braquée par pas mal de braqueurs, par des rebelles. Et c’est Gbagbo qu’on condamne à 20 ans ? On ne va pas me faire admettre ce qui est inadmissible», a-t-il martelé dans une interview accordée mardi à la chaîne TV France 24.