Le syndicat des fonctionnaires NAPSAWU en Eswatini a fait état mercredi du bilan d’un mort et d’au moins 80 personnes blessées, après la manifestation tenue hier dans la capitale Mbabane et dans la ville de Manzini contre le régime au pouvoir.
La marche aurait été violemment réprimée par des policiers et soldats lourdement armés qui auraient tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes sur les manifestants.
Depuis des mois, la population de ce petit royaume très pauvre en Afrique australe réclame plus de démocratie et tente de faire passer son message par des manifestations.
Le roi Mswati III est accusé de dérive autoritaire, et critiqué pour son somptueux train de vie, pendant que deux tiers de la population vivent sous le seuil de la pauvreté.
En Eswatini, le roi nomme les ministres et le Parlement et le gouvernement seraient ainsi à ses ordres. Les partis politiques sont interdits officiellement depuis 1973 et ne peuvent pas participer aux élections. Des prisonniers politiques remplissent les prisons.
Une vague de manifestations pro-démocratie, organisées en juin par la société civile et l’opposition s’était soldé par au moins 28 morts.
D’après certaines sources, le chef d’Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui préside actuellement l’organe de sécurité de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), a dépêché un émissaire dans le royaume pour s’entretenir jeudi à ce sujet, avec le roi Mswati III.