Dans un communiqué publié dans la soirée du jeudi 20 octobre, les autorités de la Transition malienne sont formelles : «Le gouvernement informe l’opinion publique nationale et internationale qu’à ce jour, aucune organisation nationale ou internationale n’a été mandatée officiellement pour mener une telle activité».
L’idée d’une négociation avec les jihadistes n’est pas pour autant écartée. «Lorsque le gouvernement de la République du Mali jugera opportun d’ouvrir des négociations avec des groupes armés de quelque nature que ce soit, le peuple malien sera informé par les canaux appropriés», ajoute-t-il.
C’est «par voie de presse» que le gouvernement malien affirme avoir appris que l’Etat qu’il incarne aurait ouvert des négociations avec des chefs jihadistes. La semaine dernière, le ministère des Affaires religieuses avait pourtant diffusé un communiqué dans lequel il indiquait avoir été officiellement chargé du dossier du dialogue mandaté avec certains groupes jihadistes. Mahamadou Koné, le ministre des Affaires religieuses, y était cité, déclarant que ses services avaient été chargés d’une «mission de bons offices en direction des groupes armés radicaux».
Le ministre avait même chargé le Haut conseil islamique du Mali (HCIM) de la mise en œuvre «sur le terrain», lors d’une rencontre le 12 octobre. Le HCIM est une structure de dialogue avec les autorités regroupant des chefs et des organisations religieuses. Pour de nombreux experts, les discussions entre les autorités maliennes et certains groupes jihadistes se font depuis longtemps, bien avant même que l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé depuis par les militaires, ne reconnaisse en février 2020 l’existence de contacts.
Mais la communication du ministère tranchait avec la discrétion jusque-là observée sur le sujet par les autorités, même si la junte désormais au pouvoir et le Gouvernement de Transition qu’elle a installé se disent publiquement favorables au dialogue avec les jihadistes.