Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi a entériné, vendredi 22 octobre, le nouveau bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), provoquant de vives réactions dans les rangs de l’opposition.
Certains leaders de l’opposition avaient auparavant attiré l’attention de Tshisekedi sur la personne du président de la Commission, Denis Kadima, qui ne fait pas l’unanimité.
Pour la plateforme d’opposition Lamuka, dirigée par Martin Fayulu, la signature de l’ordonnance par le chef de l’Etat, confirmant Kadima à la présidence de la CENI « est une déclaration de guerre à l’endroit de notre peuple et un acte de provocation» à l’encontre de Lamuka.
Un de ses porte-paroles, Prince Epenge tout en dénonçant un «passage en force», a appelé à des manifestations «pour chasser» cette personnalité jugée proche de Tshisekedi.
«Les règles du jeu électoral doivent être définies et acceptées par tous, d’où la nécessité d’un consensus (…) Nous allons descendre dans la rue pour chasser Kadima de la CENI et pour exiger un consensus le plus rapidement possible entre les parties prenantes », a-t-il indiqué.
Le Front commun pour le Congo (FCC) de l’ex-président Joseph Kabila parle lui aussi d’«un forcing inacceptable» et menace lui aussi de descendre dans la rue pour protester contre Kadima.
«Nous allons utiliser tous les moyens légaux et nous allons mobiliser la population pour que nous puissions nous mettre autour d’une table parce qu’obligatoirement, il faut un consensus de toutes les forces politiques et sociales », a martelé un des cadres du FCC.
Le président Tshisekedi a déclaré que «malgré le manque de consensus» autour de Kadima, «une majorité claire s’est dégagée» à son profit, estimant que «les divergences, loin d’être des faiblesses, sont plutôt l’illustration de notre vitalité démocratique».
Il a en outre, exhorté vivement le nouveau bureau de la CENI « à œuvrer pour l’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes dans le délai constitutionnel ».