Les autorités du Mali ont accusé lundi le représentant de la Communauté économique des Etat de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) à Bamako, Hamidou Boly, d’«agissements incompatibles avec son statut» et lui ont intimé l’ordre de quitter le territoire malien dans les 72 heures.
«Le gouvernement de la République du Mali a décidé de déclarer persona non grata le représentant spécial de la CEDEAO au Mali, au vu de ses agissements incompatibles avec son statut», a annoncé un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères, lu à la télévision d’Etat, l’ORTM.
Le texte explique que « cette décision intervient après plusieurs mises en garde adressées à l’intéressé à travers sa hiérarchie ». D’après Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne, Hamidou Boly serait « engagé avec des groupes, des individus, de la société civile comme du monde politique et même du monde de la presse qui entreprennent des activités hostiles à la transition et qui ne cadrent pas du tout avec sa mission ».
Le représentant de l’organisation sous-régionale, une personnalité burkinabè reconnue pour son franc parler, en poste depuis plus de deux ans à Bamako, est prié de quitter le territoire national dans un délai de 72 heures.
Un des sujets qui divise le Mali et la CEDEAO est l’organisation des élections en février prochain pour mettre fin à la transition et permettre un retour à un pouvoir civil. Si l’instance sous-régionale tient à cette échéance, le gouvernement de transition a déjà affiché son intention de reporter les scrutins.
Après avoir demandé à Boly de plier bagages, Bamako prétend ne pas fermer pour autant la porte aux discussions avec la CEDEAO. La diplomatie malienne a réitéré «la disponibilité du gouvernement à maintenir le dialogue avec la CEDEAO et à œuvrer ensemble pour la réussite de la transition». Bamako a demandé à la CEDEAO «de désigner une autre personne qui aura conscience des limites de son mandat».