L’Union africaine (UA) a annoncé mercredi la suspension, avec effet immédiat, du Soudan de toutes ses instances, en raison du «changement inconstitutionnel de gouvernement», indique un communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l’organisation panafricaine.
Cette décision restera en vigueur jusqu’à la restauration effective des autorités civiles de transition, précise le texte. Une mission de l’UA devrait se rendre à Khartoum «pour dialoguer avec toutes les parties en vue de trouver une solution amiable à l’impasse politique actuelle».
Lundi 25 octobre, le général Abdel Fattah al-Bourhane, qui dirigeait le Conseil souverain de transition, a dissous cet organe ainsi que le gouvernement, et a décrété un état d’urgence sur le territoire national. Plusieurs ministres et autres hautes personnalités ont été arrêtés.
Le Premier ministre, Abdallah Hamdok arrêté et conduit vers un endroit inconnu, est finalement retourné ce mercredi à son domicile, un geste qui a été aussitôt salué par l’organisation panafricaine.
L’UA «se félicite de la libération du Premier ministre et appelle à la libération totale et inconditionnelle de tous les détenus, y compris les ministres et autres responsables civils», poursuit le communiqué.
Ce coup de force du général al-Bourhane, chef d’état major de l’armée, a eu lieu après des jours de tensions entre les militaires et les civils. Plusieurs voix à travers le monde ont condamné son coup de force, tout en appelant au rétablissement du gouvernement de transition qui regroupe civils et militaires.
La transition de 39 mois avait été mise en place après la chute du régime de l’ex-président Omar el-Béchir en avril 2019, chassé du pouvoir par un soulèvement populaire inédit. Des élections devraient avoir lieu en 2023 au Soudan.