L’armée fédérale éthiopienne a mené jeudi une frappe aérienne sur Mekele, la capitale de la région du Tigré, dans le nord de l’Ethiopie, faisant entre 6 et 10 morts selon des sources et provoquant l’indignation de la communauté internationale.
L’armée aurait visé des installations militaires utilisées par le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), parti qui était aux commandes dans la région et qu’Addis-Abeba combat depuis novembre 2020. « Une partie de l’usine Mesfin Ingénierie Industrielle » a été détruite, s’est félicité le porte-parole du gouvernement, Selamawit Kassa.
Mais d’après le responsable de l’hôpital Ayder de Mekele, Hayelom Kebede, une zone résidentielle a été touchée, avec un bilan provisoire de 10 personnes décédées et 21 autres blessées. Les rebelles ont, pour leur part, signifié que le bombardement a tué six personnes dont trois enfants dans une résidence civile.
Si le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait estimé que l’offensive militaire dans la région rebelle de Tigré devait être de courte durée, la réalité est que l’armée fédérale semble avoir en face un ennemi qui refuse la défaite. Les forces soutenant le TPLF avaient repris Mekele en juin dernier.
Les combats, depuis le début de la crise du Tigré, ont déjà fait des milliers de morts et poussé plus de deux millions de personnes à fuir leurs maisons. Des milliers de personnes sont menacées par la famine, alors que les organisations humanitaires peinent à intervenir en raison d’un accès limité par Addis-Abeba à la région.