Un caporal accusé d’avoir participé il y a 34 ans à l’assassinat du «père de la révolution burkinabè» et ex-président du Burkina Fao, Thomas Sankara, a plaidé jeudi non coupable au procès des tueurs présumés de l’ancien président devant le tribunal militaire de Ouagadougou.
«Je ne reconnais pas ces accusations», a assuré le caporal Idrissa Sawadogo, 51 ans, mis en cause mardi devant le tribunal par un autre accusé, le soldat de première classe Yamba Élisée Ilboudo. Ce dernier l’avait désigné comme membre d’un commando de huit militaires ayant attaqué le 15 octobre 1987 le lieu où Thomas Sankara et ses douze compagnons ont été tués.
Idrissa Sadawogo a déclaré qu’il avait appris «à la radio qu’il y avait eu un coup d’Etat et des morts», dont Thomas Sankara. Selon le parquet militaire, les déclarations du caporal comportent plusieurs incohérences, car plusieurs autres témoins affirment l’avoir vu parmi le commando qui a neutralisé les éléments de la garde rapprochée de Thomas Sankara.
Au total, 14 accusés sont jugés au procès de l’assassinat de Sankara, dont le général Gilbert Diendéré, 61 ans, bras droit de l’ancien président Blaise Compaoré, que ce putsch avait porté au pouvoir.
Blaise Compaoré a gardé le pouvoir pendant 27 ans avant d’en être chassé par la rue en 2014. Principal accusé et grand absent de ce procès, M. Compaoré vit depuis sept ans en Côte d’Ivoire – pays dont il a obtenu la nationalité – et est accusé de «complicité d’assassinats, recel de cadavres et attentat à la sûreté de l’Etat».
Les mêmes accusations pèsent sur le général Diendéré qui purge déjà au Burkina une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d’Etat en 2015.