Addis-Abeba a décrété ce mardi 2 novembre, l’état d’urgence dans l’ensemble du pays, après les annonces ce week-end du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) de s’être accaparé des deux villes de Dessie et de Kombolcha dans la région de l’Amhara, au nord de l’Ethiopie.
Les tensions ne baissent pas entre le gouvernement central éthiopien et les rebelles de la région septentrionale du Tigré qui, vraisemblablement, continuent leur avancée dans les régions voisines, et n’excluent pas de marcher sur la capitale, Addis-Abeba.
Les autorités éthiopiennes ont démenti avoir perdu le contrôle de Dessie et Kombolcha, expliquant les nouvelles mesures par le souci de «protéger les civils contre les atrocités commises par le groupe terroriste TPLF dans plusieurs régions du pays», rapporte le média d’Etat Fana Broadcasting Corporate (Fana BC).
Ces mesures consistent en un couvre-feu, la fermeture des routes, ainsi que la fouille de toute personne soupçonnée de collaborer avec des groupes rebelles.
Dans la capitale, la population est alertée et mobilisée par la demande des autorités de faire enregistrer leurs armes à feu dans les deux jours et de se préparer à défendre la ville.
Le gouvernement prévoit d’enrôler «tout citoyen en âge de combattre et possédant une arme», précise Fana BC. Le Premier ministre Abiy Ahmed a exhorté les citoyens à «coopérer avec les forces de l’ordre».
Cette situation, qui laisse planer un nouveau tournant dans la guerre civile engagée depuis une année entre Addis-Abeba et la région du Tigré, continue à faire réagir la communauté internationale qui encourage les deux belligérants à la retenue et à un dialogue national inclusif pour trouver une issue politique au conflit sans faire couler de sang.
Les Etats-Unis ont annoncé mardi le retrait de l’Ethiopie de la liste des bénéficiaires de l’AGOA (Loi sur le développement et les opportunités africaines), en raison des violations des droits humains, une décision qu’Addis-Abeba a aussitôt dénoncée.