Washington a annoncé mardi son intention de suspendre, d’ici le 1er janvier 2022, le Mali, la Guinée et l’Ethiopie des avantages commerciaux accordés dans le cadre de la loi américaine sur le développement et les opportunités africaines (AGOA).
Le président Joe Biden a fait part de cette sanction dans une correspondance adressée aux parlementaires américains. Pour les deux premiers pays, qui sont dans un contexte de transition politique, Biden dénonce, entre autres, le non-respect de l’Etat de droit, tandis que, pour le troisième, il pointe du doigt les violations des droits de l’homme commises dans la région rebelle du Tigré.
Ces pays se verront donc privés, bientôt, des exonérations américaines de frais de douane sur leurs exportations. L’AGOA permet en effet d’exempter de ces taxes douanières plusieurs produits d’une quarantaine de pays d’Afrique subsaharienne destinés à l’exportation vers les Etats-Unis.
Cependant, les Etats concernés sont appelés, en contrepartie, à améliorer leurs réglementations en matière de droits de l’homme et de conditions de travail.
La menace d’exclure les trois pays de l’AGOA pourrait éventuellement être révisée pour chacun d’eux au cas où la situation s’améliorait dans le sens des attentes des Etats-Unis, précise Washington.
Les Etats-Unis exhortent les gouvernements malien, guinéen et éthiopien « à prendre les mesures nécessaires pour répondre aux critères statutaires afin que nous puissions reprendre nos précieux partenariats commerciaux », souligne la représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, dans un communiqué.
Dans sa première réaction à l’annonce américaine, l’Ethiopie par la voix de son ministère du commerce a déclaré que «nous sommes extrêmement déçus par la menace de retrait de l’AGOA actuellement envisagée par le gouvernement américain», et appelé à l’annulation de la décision avant son entrée en vigueur.