Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin de l’Apartheid, a gagné les élections municipales, tenues la semaine dernière, avec 46,04% des suffrages exprimés, selon les résultats annoncés jeudi par la Commission électorale.
Ce score électoral est le plus bas de l’histoire de l’ANC, parti historique de Nelson Mandela qui s’est toujours distingué par des victoires à la majorité absolue depuis les premières élections démocratiques en 1994.
En réalité, la formation politique connaît progressivement une chute de sa cote de popularité ces dernières années, en raison de son image ternie par des scandales de corruption impliquant de hauts dirigeants du parti, dont l’ex-président Jacob Zuma (2009-2018).
Lors des municipales de 2016, l’ANC avait pu décrocher 54% des sièges, alors que ce taux était de 62% lors du scrutin de 2011.
Les responsables de l’ANC, au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, disent avoir pris acte du message des électeurs. Pour le secrétaire général adjoint du parti, Jessie Duarte, les résultats du scrutin sont « un signal sans ambiguïté » envoyé à l’ANC par les Sud-africains qui « sont déçus ».
Le président Cyril Ramaphosa, également leader de l’ANC, a déclaré que ce score marque « une nouvelle étape dans l’histoire de notre démocratie ». « Le peuple a parlé », « nous devons renforcer la confiance entre citoyens et élus », a-t-il poursuivi. Son parti nouera probablement des alliances avec d’autres formations pour pouvoir continuer à gouverner.
L’Alliance démocratique (DA), principal parti de l’opposition, a décroché 21% des voix, et le parti Les Combattants pour la liberté économique (EFF) a eu droit à 10% des suffrages.
Un autre mauvais signal affiché par la population est la faible participation aux élections avec un taux de 47% seulement des 26,2 millions des électeurs inscrits ont voté.