Le gouvernement a réagi lundi devant les sanctions prises contre Conakry par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) lors de son sommet extraordinaire tenu dimanche à Accra au Ghana, notamment l’interdiction des voyages et le gel des avoirs financiers.
L’organisation sous-régionale a dénoncé la lenteur dont font preuve les autorités guinéennes, dans le cadre du processus de la transition en cours, et a réitéré son appel quant au respect de l’échéance fixée pour l’organisation de la présidentielle devant permettre le retour d’un pouvoir civil. La CEDEAO a aussi exigé la libération de l’ancien président Alpha Condé.
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, de l’Intégration africaine et des Guinéens de l’Etranger, Morissanda Kouyaté, a voulu rassurer la CEDEAO en laissant entendre que Conakry s’active aussi vite que possible pour mettre en place les instruments nécessaires de la transition.
« Nous continuerons à parler avec la CEDEAO, pour qu’elle nous accompagne en tenant compte des progrès exceptionnels qui se déroulent ici et qui ne se déroulent nulle part après les changements », a-t-t-il déclaré.
Pour lui, les « frères et sœurs de la CEDEAO ont été plus compréhensifs. Ils demandent à ce qu’il y ait un chronogramme ».
Et de répondre, « le chronogramme, on est déjà en train de l’élaborer, mais on ne peut pas le faire si on n’a pas mis en place tous les instruments de la transition. Nous sommes en train d’aller de façon rationnelle. Nous sommes plus pressés que la CEDEAO. Il n’y a pas quelqu’un qui est plus pressé que nous, mais nous voulons faire les choses normalement. Cette fois-ci, on n’a pas droit à l’erreur ».
Reste à savoir si l’organisation sous-régionale prêtera une oreille favorable à ces explications. Entre temps, elle a appelé l’Union Africaine, les Nations Unies et les partenaires bilatéraux et multilatéraux à approuver et à soutenir la mise en œuvre de ses sanctions.