Le général Abdel Fattah al-Burhan, auteur du putsch du 25 octobre au Soudan, a mis en place jeudi, un nouveau Conseil de souveraineté composé de 14 membres dont aucune personnalité militant pour un transfert rapide du pouvoir aux civils.
Les quatre représentants des Forces de la liberté et du changement (FFC), qui siégeaient au sein du Conseil dissout à l’occasion du putsch, ont tous été remplacés. Ce Conseil de souveraineté, composé alors de civils et de militaires, avait été institué en vue de conduite la transition vers la démocratie, après la chute du régime de l’ex-président Omar el-Béchir.
Al-Burhan a gardé la présidence du nouveau Conseil et maintenu le général Mohammed Hamdan Dogolo comme numéro 2. Ce dernier, leader d’un groupe paramilitaire (les Forces de soutien rapide), est accusé d’exactions commises dans la région du Darfour (ouest) ou lors de la révolte ayant évincé el-Béchir du pouvoir.
Le général al-Bourhan, qui avait dissout toutes les institutions, avait aussi promis de nommer un Premier ministre civil qui à son tour devait former un cabinet pour diriger le pays avec les forces armées jusqu’aux élections prévues en juillet 2023.
Entre temps, plusieurs ministres, manifestants et militants sont toujours en détention, pendant que le premier ministre Abdallah Hamdok est en résidence surveillée.
Pour les Nations unies, la situation au Soudan prend une tournure « très préoccupante ». Dénonçant un Conseil de souveraineté non inclusif, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric a réclamé jeudi «la reprise de la transition dès que possible» et «la remise en liberté du premier ministre Hamdok comme celle des autres responsables politiques et dirigeants (civils) qui ont été arrêtés».
Sur le terrain, les pro-civils tentent de contrer les actions d’al-Bourhan par des manifestations. Une nouvelle marche est prévue pour ce samedi 13 novembre.