Plusieurs centaines de personnes ont participé mardi au Burkina Faso à des «manifestations spontanées» pour réclamer la «démission de l’exécutif», au lendemain d’une attaque jihadiste contre un détachement militaire dans le nord du pays, ayant fait au moins 32 morts.
«Pour nous, après six ans de tâtonnements, le président Roch Marc Kaboré a montré ses limites et il faut qu’il le reconnaisse. Même si le départ du président n’est pas la solution, c’est un début de solution», a déclaré Mohamed Koumsongo, le responsable du mouvement de la société civile « Sauvons le Burkina Faso », principal organisateur de la manifestation.
A Ouagadougou, quelques centaines de manifestants ont défilé derrière une large banderole noire portant l’inscription « Sauvons le Burkina Faso », pour réclamer la «démission de l’exécutif pour son incapacité à mettre fin aux attaques terroristes», avant d’être stoppés par un cordon sécuritaire alors qu’ils se rendaient vers le siège de la Primature.
Des manifestations similaires ont également eu lieu dans plusieurs villes du pays dont Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays et Dori, chef-lieu de la région du Sahel régulièrement endeuillée par des attaques.
Dimanche, au moins 32 personnes ont été tuées dans une attaque contre un détachement de la gendarmerie d’Inata, dans le nord du pays. Vendredi, sept policiers avaient été tués lors d’une autre attaque à Alkoma (nord-est). Un deuil national de 72h a été déclaré de mardi à jeudi.
Les violences de groupes jihadistes liés à Al-Qaida ou à l’Etat Islamique, ont fait environ 2.000 morts et contraint 1,4 million de personnes à fuir leur foyer.
La semaine dernière, l’opposition burkinabè avait exigé des «mesures urgentes» face à la «dégradation de la situation sécuritaire», menaçant de descendre dans la rue pour réclamer la «démission immédiate du chef de l’Etat», Roch Marc Kaboré.