Les juges de la chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) se sont prononcés vendredi en faveur de l’acquittement de l’ex-milicien congolais Mathieu Ngudjolo Chui, accusé de crimes contre l’humanité. Les juges ont estimé que les trois témoins clé de l’instruction n’étaient pas crédibles pour condamner ce ressortissant de la République démocratique du Congo (RDC).
Statuant en appel contre au jugement de la première chambre qui avait acquitté Mathieu Ngundjolo du meurtre de 200 personnes à la suite d’une attaque en 2003 contre un village de RDC, les juges de la chambre d’appel ont confirmé la décision prise au premier degré. Ils ont estimé que leurs collègues avaient commis quelques erreurs lors du procès, en refusant au procureur l’accès à certains éléments d’accusation, notamment les enregistrements de conversation du prévenu.
En plus les trois témoins clé cités dans cette affaire n’ont pu éclairer la cour sur les faits reprochés à Mathieu Ngudjolo, considéré comme dirigeant du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI). Les juges auraient par exemple dû permettre au témoin P250 d’expliquer ses incohérences suite à des soupçons d’intimidations dont il serait victime.
En fait, les juges ont soutenu que les preuves rassemblées au cours de l’instruction ne sont pas suffisantes pour établir la culpabilité de Mathieu Ngudjolo qui va devoir recouvrer sa liberté.
Les juges en appel ont donc rejeté le jugement de condamnation prononcé en 2012 contre cet ancien milicien, faute de preuves. Le procureur de la cour n’a donc pas eu gain de cause suite à sa demande de rejet de la décision d’acquittement prononcée en premier degré.