Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed qui s’est engagé personnellement depuis une semaine à diriger les opérations militaires sur le champ de bataille, a exhorté, mardi 30 novembre, les rebelles du Tigré à se rendre, estimant que leur défaite est certaine.
«La jeunesse du Tigré est en train de tomber comme des feuilles. Sachant qu’elle est vaincue, elle est dirigée par quelqu’un qui n’a pas de vision ni de plan clair», a-t-il déclaré dans un extrait vidéo diffusé sur les médias d’Etat, ajoutant qu’«ils devraient se rendre aujourd’hui à la Force de défense nationale éthiopienne, aux forces spéciales, aux milices et au peuple».
Abiy Ahmed, ancien lieutenant-colonel, a décidé de revêtir l’uniforme militaire, pour un moment, suite aux menaces des rebelles tigréens de marcher sur Addis-Abeba. Les forces du Tigré qui avaient déjà pris quelques villes se trouveraient à environ 200 kilomètres de la capitale.
Les combats dirigés par Ahmed sont menés sur au moins trois fronts. « L’ennemi a été vaincu. Nous avons remporté une victoire impensable avec le commandement oriental en un jour. Maintenant, à l’ouest, nous allons répéter cette victoire», a-t-il déclaré.
La communauté internationale plaide toujours pour une solution pacifique au conflit. Selon la porte-parole du gouvernement éthiopien, Billene Seyoum, la priorité d’Addis-Abeba «est de mettre un terme aux crimes» commis par les rebelles tigréens dans les régions d’Afar et d’Amhara; «mais cela ne veut pas dire que le processus de paix n’aura pas lieu».
Ce processus, mené par l’Union africaine, serait au point mort, de l’avis de certains observateurs qui soulignent que les parties au conflit sont loin d’accorder leurs violons.
La guerre a démarré au Tigré en novembre 2020, lorsque le PM Abiy Ahmed y a envoyé l’armée fédérale pour destituer les autorités d’alors qui défiaient le pouvoir central. Le conflit a pris plus de temps que ne l’avait prévu Addis-Abeba.