Le Niger s’est opposé clairement à la tenue prochaine d’élections en Libye, mercredi 2 décembre lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la Libye, évoquant l’absence des conditions requises pour l’organisation d’un scrutin démocratique.
Son ambassadeur aux Nations-Unies, Abdou Abarry, a interpellé sur le fait qu’il ne s’agit pas de tenir absolument les scrutins en faisant fi des circonstances qui les entourent. Le Niger assure la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU au cours de ce mois de décembre en tant que membre non-permanent du Conseil.
« Si la volonté de la communauté internationale, c’est encourager et de dire que, coûte que coûte, il faut aller à des élections quelle que soit leur qualité, à cela en tant que Niger, je peux vous dire que les conditions d’élections libres, crédibles, démocratiques, consensuelles, qui vont être un maillon important pour le retour de la paix et de la stabilité en Libye, ne sont pas, pour le moment, réunies», a-t-il déclaré.
Le diplomate nigérien a évoqué certaines questions qui ne sont pas encore résolues, comme celles liées à la sécurité, et affiché sa crainte que les attentes derrière les élections ne soient pas satisfaites, si elles sont organisées dans la situation actuelle «pas assez mûre».
Soulignons que Seif al-Islam Kadhafi, fils de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi, sera finalement compté parmi les candidats à la présidentielle. Il avait fait appel après le rejet de son dossier par l’Autorité électorale et la Cour d’appel de Sebha, dans le sud du pays, a rétabli sa candidature ce jeudi.
Parmi les autres candidats figurent le maréchal Khalifa Haftar, le chef du gouvernement intérimaire, Abdelhamid Dbeibah, et l’influent ex-ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha.
Le processus électoral parrainé par l’ONU prévoit la présidentielle au 24 décembre et les législatives un mois plus tard.