Le président tunisien Kais Saied a décidé jeudi de faire célébrer l’anniversaire de la révolution de 2011 le 17 décembre, jour de son lancement, faisant valoir que la date actuelle du 14 janvier, censée marquer sa fin, n’était pas appropriée.
«Le 17 décembre est le jour de la fête de la révolution et ce n’est pas le 14 janvier comme cela avait été annoncé en 2011», a dit M. Saied à l’ouverture d’un Conseil ministériel au palais présidentiel de Carthage.
Selon Saied, «l’explosion révolutionnaire est partie de Sidi Bouzid» dans le centre-ouest de la Tunisie le 17 décembre 2010, jour de l’immolation par le feu du vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi. Cet acte a provoqué un soulèvement populaire ayant mis fin au règne sans partage du président Zine el-Abidine Ben Ali après 23 ans de pouvoir.
Le président tunisien estime en effet que le 14 janvier 2011, jour de la chute du dictateur Zine el-Abidine Ben Ali, célébré depuis comme jour anniversaire du premier soulèvement du Printemps arabe, n’était pas approprié car la révolution est selon lui toujours en marche.
Cette décision intervient dans un climat politique tendu. Le 25 juillet, le président avait surpris le monde entier en limogeant le Premier ministre, en gelant les activités du Parlement et en reprenant le contrôle de l’appareil judiciaire. Il a ensuite promulgué le 22 septembre un décret officialisant la suspension de certains chapitres de la Constitution et instaurant des «mesures exceptionnelles», le temps de mener des «réformes politiques».
Kaïs Saïed a justifié ses décisions par un «péril imminent» lié aux blocages politiques et à la profonde crise socio-économique et sanitaire dans laquelle se trouvait la Tunisie en juillet.