L’opposant béninois Joël Aivo a été condamné ce lundi 6 décembre, à dix ans de prison ferme et à une amende de 45 millions de francs CFA par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) qui le poursuivait pour blanchiment de capitaux et complot contre l’autorité de l’Etat.
Le même sort a été réservé à ses deux co-accusés, Boni Saré Issiakou, ancien militaire, et Ibrahim Bachabi Moudjaïdou, militaire en fonction. Chacun de ces deux accusés devrait s’acquitter d’une amende de 5,7 millions de francs CFA. Le troisième co-accusé, Alain Gnonlonfoun, le comptable d’Aïvo, a été acquitté au bénéfice du doute. Tous les mis en cause ont plaidé non coupable.
«Dans ce dossier, j’ai toujours dit la vérité. Mais les juges ont écrit ce qu’ils veulent (…) Madame la présidente, sortez-moi une seule preuve de mon implication dans ce dossier», a entre autres déclaré à la barre, Joël Aïvo pour se défendre.
Pour ce professeur de droit constitutionnel qui est détenu depuis huit mois, il serait en train de payer pour ses convictions démocratiques. «Il ne revient pas à la justice criminelle d’arbitrer les adversités politiques. Seule la démocratie est éternelle. On peut en sortir, mais croyez-moi, on y revient toujours», a-t-il affirmé devant les juges.
Le procès d’une autre opposante va s’ouvrir le 10 décembre. Réckya Madougou est accusée de «financement du terrorisme» et de tentation de déstabilisation du processus électoral ayant conduit à la réélection du président Patrice Talon.
La Criet qui est une juridiction spéciale créée en 2018 est considérée par certains acteurs de la classe politique et de la société civile au Bénin, comme un simple instrument de l’Etat pour museler l’opposition.