Comme annoncé récemment, le gouvernement de transition au Mali a décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre, l’exportation de nombreux produits agricoles locaux dans l’objectif non seulement de prévenir une pénurie alimentaire, mais aussi de limiter la dépendance vis-à-vis des produits importés.
Dans une note officielle, rendue publique lundi, les autorités de Bamako indiquent que «l’exportation du riz, du maïs, de tourteaux de coton, du mil, de sorgho et de la graine de coton, est suspendue jusqu’à nouvel ordre» et invitent les services administratifs concernés à l’application de cette instruction.
Il est question, pour le gouvernement, de «sécuriser le ravitaillement des marchés nationaux en produits issus de l’agriculture» locale, ajoute le document.
Le 12 novembre dernier, le ministre malien de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed avait déjà évoqué, lors d’une conférence de presse, une décision en instance relative à l’interdiction de toute exportation des céréales, en vue d’éviter un manque de produits de première nécessité dans le pays et d’empêcher la flambée des prix sur le marché national.
«Nous sommes en train d’anticiper. Sous peu, un arrêté interministériel entre le ministère des finances, du commerce, de la sécurité et du développement rural pour interdire toutes les sorties de nos céréales par les frontières sera signé», avait-il fait savoir, déplorant le fait que la campagne agricole de cette année n’a pas été à la hauteur des attentes.
D’après ce responsable, le gouvernement malien mise beaucoup plus sur la souveraineté alimentaire, estimant que les subventions ou encore l’exonération des taxes sont un manque à gagner pour le budget de l’Etat.
Le Mali a mis en place, fin novembre, un Programme phare de Promotion de la Productivité de l’Agriculture durable (PPAD) dans le cadre de son ambition de relever les défis liés au changement climatique et à la productivité agricole dans son ensemble.