Le président du Niger, Mohamed Bazoum, a plaidé jeudi lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, en faveur d’une résolution établissant un lien formel entre le réchauffement climatique et la sécurité dans le monde.
«Il est grand temps pour le Conseil, dans le cadre de son mandat de prévention, de prendre en compte les risques sécuritaires liés au changement climatique, en tant qu’élément supplémentaire de notre architecture de paix et de sécurité», a souligné Mohamed Bazoum lors d’une réunion de l’organe exécutif de l’ONU dont le Niger assure la présidence tournante en ce mois de décembre.
Niamey espère mettre au vote prochainement une résolution rédigée avec l’Irlande visant à «intégrer les risques de sécurité liés au climat en tant qu’élément central dans les stratégies globales de prévention des conflits des Nations unies».
Le projet de texte demande aussi au secrétaire général de l’ONU un rapport avant deux ans «sur les implications pour la sécurité (…) des effets néfastes du changement climatique» sur les dossiers gérés par le Conseil, et des recommandations sur la manière dont ces risques peuvent être traités.
«Pour nous, le lien direct entre le terrorisme et le changement climatique est loin d’être évident», a affirmé l’ambassadeur de la Russie à l’ONU, Vassily Nebenzia, rejoint sur cette position par l’Inde.
L’approche du Niger a reçu le soutien des Etats-Unis et de la France, cette dernière parlant d’un «lien évident» alors que l’accès à l’eau, la pénurie alimentaire et l’insécurité climatique sont des facteurs qui permettent aux «groupes armés de prospérer» en profitant de la vulnérabilité des populations.
Le Niger est le théâtre depuis 2017 d’actions meurtrières de groupes armés liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI).