Certains acteurs importants de la société civile et de l’opposition en Tunisie sont montés au créneau ce mardi 14 décembre, pour dénoncer les décisions annoncées la veille, par le président Kaïs Saied, dont le prolongement de la suspension de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) jusqu’à la tenue d’élections législatives anticipées en décembre 2022, et la proposition d’un référendum sur les reformes Constitutionnelles.
L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a condamné ces décisions et déploré que le discours du chef de l’Etat n’ait pas abordé certaines questions urgentes.
En marge du 27ème Congrès régional du principal syndicat tunisien à Sfax, son secrétaire général, Noureddine Taboubi a dit espérer voir le président aborder «les besoins de notre peuple appauvri, mais cette question était complètement absente de son discours».
«Ce n’est pas la Constitution qui va nous nourrir. C’est vrai qu’elle va organiser notre vie future, et la vie de notre société. Elle va construire un État de droit et des institutions. Mais aujourd’hui, les gens ont faim et sont pauvres », a-t-il martelé devant la presse.
Alors que Kaïs Saïed semble consolider davantage son pouvoir, depuis qu’il avait pris en juillet dernier une série de mesures d’exception dont le gel des activités du Parlement, Taboubi a indiqué que « l’UGTT ne peut s’aligner avec ceux qui veulent s’accaparer le pouvoir».
Du côté de l’opposition, certaines personnalités réunies mardi à Tunis ont annoncé leur projet de mettre sur pied un mouvement dit de « sauvetage national » qui devrait militer pour des réformes d’ordre socio-économique et pour le retour à une démocratie représentative.
«Un seul homme s’accapare le droit de décider pour la nation. Le pays a besoin d’être sauvé. Le sauver de l’effondrement, le sauver de la dictature. Revenir à une démocratie et relancer l’économie tunisienne autour d’un gouvernement de sauvetage sur la base d’un programme de sauvetage», a indiqué un des 14 fondateurs du mouvement, Ahmed Nejib Chebbi.