Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, a mis en garde mardi contre les conséquences que pourrait avoir pour l’Afrique la décision de l’UE de mobiliser ses vaccins pour des campagnes de rappel et condamné les interdictions de voyage liées au variant Omicron.
«La politique peu honorable de nationalisme en matière de vaccins à laquelle nous assistons pourrait potentiellement faire dérailler les efforts mondiaux déployés (pour contenir) la pandémie», a déclaré M. Akufo-Addo dans un discours au Parlement européen à Strasbourg.
«Nous, comme l’Organisation mondiale de la santé, craignons que le phénomène de thésaurisation des vaccins ne s’aggrave encore, alors que les pays commencent à administrer des rappels», a-t-il argumenté.
Le dirigeant ghanéen a précisé que le taux de vaccination en Afrique était de 10% et que les pays n’étaient toujours pas en mesure de se procurer des vaccins en «nombre suffisant». Il a également critiqué « la décision prise par les pays, y compris ceux de l’Union européenne, d’isoler les pays africains pour leur imposer des interdictions de voyage concernant un variant qui a été découvert dans plus de 40 pays».
Plusieurs pays, ainsi que l’Union européenne, ont imposé des interdictions de voyager à des pays, principalement en Afrique australe, après la détection d’Omicron en Afrique du Sud. Par ailleurs, le Ghana a de décidé facturer aux compagnies aériennes 3.500 dollars pour chaque passager transporté dans le pays qui n’est pas entièrement vacciné contre le virus Covid-19.
Les compagnies qui font entrer à l’aéroport international de Kotoka des passagers vaccinés sans résultat négatif au test PCR se verront également infliger des amendes, ont indiqué le service de santé et l’autorité de l’aviation civile du Ghana dans un communiqué.