Le président de l’Assemblée nationale (Parlement) tunisienne, Rached Ghannouchi a qualifié jeudi, d’«inconstitutionnelles et illégales» les décisions prises lundi par le président Kais Saied qui a prolongé d’un an le gel des activités du parlement et annoncé un référendum pour la révision de la Constitution.
Après des mois de blocage politique, le président Saied, élu au suffrage universel fin 2019, avait invoqué en juillet dernier, un «péril imminent» pour limoger le Premier ministre soutenu par Ennahdha, suspendre les activités du Parlement et reprendre en main le pouvoir judiciaire. En suspendant le Parlement, Saied a de facto écarté du pouvoir le parti Ennahdha, pilier des coalitions gouvernementales successives.
La présidence de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) «exprime son refus absolu de la suspension du Parlement pour une période supplémentaire d’un an et considère cette mesure comme inconstitutionnelle et illégale», selon une déclaration signée jeudi, par son président, Rached Ghannouchi.
«Toute modification de la Constitution doit se faire à travers des procédures constitutionnelles» définies par la loi fondamentale adoptée en 2014, a indiqué la présidence de l’assemblée.
Pour la présidence de l’ARP, toute sortie de la crise politique actuelle «ne sera possible que via une annulation immédiate des mesures exceptionnelles et le lancement d’un dialogue national pour déterminer collectivement l’avenir du pays».
Lundi dernier, le président tunisien a annoncé la poursuite du gel du Parlement jusqu’à un prochain scrutin législatif fixé pour le 17 décembre 2022, après révision de la loi électorale.
Auparavant, du 1er janvier au 20 mars prochains, une consultation électronique sera organisée dans tout le pays. Puis sur la base des idées exprimées par les Tunisiens, un comité d’experts sera chargé de préparer une réforme de la Constitution, qui sera soumise à un référendum populaire le 25 juillet 2022.